Ana
Rosa Richardson, a commencé à travailler avec l’ordinateur au début des
années 1980. Très vite elle s’est aperçue que travailler uniquement avec l’infographie
ne lui permettait pas d’exprimer pleinement son potentiel créatif. Elle a donc
eu l’idée de faire sortir les formes de l’écran de l’ordinateur, et elle a créé
des sculptures laser
qui se composent de tranches transparentes de PPMA (Polyméthacrylate de méthyle)
découpées au laser.
C’est
la juxtaposition des transparences des tranches découpées qui crée le volume et
permet d’accentuer cet effet d’anamorphose quand le spectateur se déplace autour
de la sculpture.
Elle a exposé entre autres ses sculptures dans plusieurs
Galeries à Paris, à Washington
au FMI pour le Bicentenaire de la Révolution française, au Musée de Jacobins
à Morlaix, à Montréal pour Images du Futur, à Padova (Italie) pour un Hommage
à César dans l’exposition « l’aventure de l’objet ».
Depuis
1992, elle crée des signes ordiniriques dans les performances artistiques
sur les réseaux d’information qu'elle réalise avec Bernard Demiaux. Ces performances
font appel à la participation du public
et les suvres produites sont des suvres coopératives qui jouent sur l’imaginaire
du réseau.
VISITE
D'ATELIER
- Ana
Rosa, tu es connue pour avoir été la première à réaliser des sculptures laser
en cristal acrylique, pourtant tu es peintre à l’origine comment as tu eu l’idée
de créer des sculptures découpées au laser ?
Ca
s’inscrit naturellement à la suite de mes travaux de découpage, de superposition
des éléments que j’exprimais déjà dans mes oeuvres plastiques. Le laser m’a permis
de découper dans des matériaux durs, avec
une précision et une finesse extraordinaire. Toutes mes oeuvres sont dans un certain
équilibre, et expriment la fragilité de la vie elle même.
- Que
cherches tu à exprimer quand tu crée une sculpture laser ?
Dans
mes sculptures, la vision du spectateur change en fonction de l’angle de vue.
Je cherche à ce que le regard du visiteur puisse se balader à l’intérieur de la
sculpture afin qu’il puisse percevoir une autre réalité que la réalité quotidienne.
Et ainsi sentir une autre approche du réel.
- Peux
tu nous expliquer comment tu réalises une sculpture laser ? de l’idée à la
fabrication …
Je
fais d’abord des croquis à la main, j’utilise toujours la forme des polygones,
parce que c’est la forme qui permet d’aller le plus loin et me permet de travailler
la ligne en oblique.
Je
fais une étude la plus exacte possible de mon travail. Je visualise mentalement
la sculpture avant de la faire découper, je n’utilise pas de programmes 3D car
je n’éprouve pas le besoin de faire une simulation de la sculpture.
Puis
je rentre dans un computer les dessins des différentes tranches de la sculpture.
Ce sont des dessins numériques que je fournis à la découpe. Avec le métier j’arrive
à savoir ou se trouve la limite de la finesse de
la découpe pour un motif donné, il ne faut pas se tromper, être très précis.
- Que
t’apporte cette technologie dans ta démarche artistique ?
Le
cristal acrylique par sa transparence colorée lié à la découpe laser me permet
une grande fluidité au niveau de la ligne J’ai trouvé un médium qui correspond
bien à ce que je veux exprimer. Cette technologie, dans le
volume, me permet d’obtenir une finesse et une transparence difficile à
obtenir autrement.
Je
m’aide de la technologie pour exprimer cette justesse dans mon travail.
- Dans
tes expositions, comment se présentent tes sculptures ?
Je
réalise des petites sculptures et des grandes sculptures, des pièces uniques ou des
pièces originales et comme pour le bronze j’en fais 8 exemplaires avec 4 épreuves
d’artiste.
Je
réalise aussi des environnements, un environnement a été très médiatisé :
la Cellule Sémiotique qui présente 4 pièces : l’Image Attrape Image, deux sculptures Bancs
du Penseur et la Berceuse.
- En
ce moment sur la cote Est des USA,
il y a une nouvelle vague d’artistes qui travaillent des découpes de plastiques
par ordinateur, notamment John F. Simon, qu ‘en penses tu ?
C’est
bien, c’est bien d ‘être un pionnier, mais c’est bien aussi qu’il y ait d’autres
artistes quelques années après qui soient dans la même démarche, on se sent un
peu moins seul et moins regardé comme un être étrange.